Elle est là, je la sens, l'Aéther se couvre de noirceur et de corruption.
 
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 Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]

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Taliaë

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MessageSujet: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyLun 15 Aoû - 13:17

Spoiler:

Depuis combien de temps courait-elle ? Taliaë l’ignorait. Ces derniers jours, elle avait perdu toute notion du temps. Elle savait très bien le danger que cela représentait pour son humanité, mais les villes et les villages étaient trop éloignés à son goût, et son moyen le plus efficace de survie était de laisser libre court à ses instincts sauvages.

Elle ralentit doucement le rythme de sa course jusqu’à s’immobiliser complètement. La fatigue qu’elle percevait dans ses muscles lui rappelait encore une fois que son corps humain n’avait pas les mêmes capacités physiques que celui d’un loup. Et elle parvenait encore à en être surprise, même après tant d’années.

Après avoir repris son souffle, elle poursuivit sa route d’un pas plus mesuré. Il était peut-être temps de retrouver le monde civilisé. Dans l’état où elle était, elle aurait tout aussi bien pu redevenir louve sans même s’en rendre compte. De plus en plus souvent, elle ressentait le précaire équilibre de son humanité qui menaçait de s'effondrer. Elle devait être prudente, mais la part d’elle-même qui souhaitait revenir à l’état sauvage dominait parfois complètement sa raison. Jusque-là, lors de ses périodes où la vie qu’elle menait la lassait, Alsaïr avait toujours été là pour lui assurer un point d’ancrage et lui éviter de sombrer. À présent, elle était seule à pouvoir maîtriser ses pulsions. Elle y était parvenue durant ces derniers mois de voyage et ce n’était certainement pas pour échouer maintenant.

Ces convictions ainsi renforcées, elle abandonna doucement et presque à regret l’insouciance bienheureuse qui l’avait accompagnée durant ces quelques jours. En l’espace d’un instant, ses pensées retrouvaient leur cohérence et elle fut brièvement soulagée de constater qu’elle n’avait aucun mal à redevenir pleinement elle-même. Elle ne savait pas exactement où elle était mais elle supposait avoir parcouru beaucoup de chemin durant ces longues courses à travers les plaines et les forêts. Elle n’avait cependant aucun moyen de se repérer, même avec la carte qu’elle gardait dans son sac. Distraitement, elle observa le paysage qui l’entourait : les arbres denses qui jetaient leur ombre sur le sol et bruissaient sous la caresse du vent, le sol moussu grouillant d’une vie invisible, et au-dessus du plafond de feuillage qui la surplombait, le ciel d’un bleu éclatant. C’était une belle journée.

Machinalement, elle quitta le couvert des arbres pour rejoindre le sentier aménagé pour la marche. Elle avait souvent coutume d’éviter les chemins de forêt de peur d’être attaquée par les bandits si courants sur ces routes isolées, mais ils facilitaient indéniablement la marche, ce qui l'arrangeait bien.

Ainsi débarrassée du soucis de trouver une chemin praticable, elle laissa ses pensées s’attarder sur ses buts. Vivre au gré de ses envies, voyageuse insatiable, avait quelque chose de palpitant, et elle adorait cette liberté de mouvement dont elle disposait, mais le sentiment de ne pas avoir de réel objectif la rongeait trop souvent. Elle songeait encore quelque fois à retrouver son peuple mais la peur de leur rejet la retenait toujours. Elle aurait également aimé savoir s’il lui était possible de passer de sa forme humaine à son ancienne forme de louve, et inversement, mais la peur de ne pouvoir revenir en arrière l’empêchait d’essayer. Alors elle se contentait d’avancer, toujours plus loin, sans s’arrêter... et sans but réel.

La morosité de ses pensées se suspendit d’un coup lorsqu’elle entendit le son quasiment inaudible de pas sur le sentier, un peu plus loin. Elle s’immobilisa un instant, le temps de dénombrer les arrivants et de déterminer s’ils représentaient un danger ou non. Ayant décidé qu’elle ne courait aucun risque, elle poursuivit sa route d’un pas qui se voulait naturel jusqu’à arriver en face de deux fines silhouettes d’apparence humaine. Une brusque gêne s’empara d’elle lorsqu’elle prit conscience de son apparence franchement négligée. Ses cheveux ébouriffés, ses vêtements couverts de terre, son visage bruni par la poussière de la route et l’étrange odeur de terre qu’elle portait avec elle... Elle devait un peu ressembler à l’enfant sauvage qu’elle avait été avant qu’Alsaïr ne la trouve.

Encore quelques pas et elle ne fut plus qu’à quelques mètres des deux inconnues. En une poignée de secondes, elle détailla les deux personnages qui s’avançaient vers elle et constata rapidement qu’elle n’était pas la seule qui puisse paraître étrange dans cette forêt. En effet, la jeune femme et l’enfant qui lui faisaient face dégageaient quelque chose de fascinant, presque imperceptible. Un lien similaire à celui qui peut unir deux personnes d'une même famille... mais Taliaë était certaine que ce n’était pas cela. Elle percevait une confiance et une harmonie semblables à celles qui lient deux soeurs ou une mère et une fille, mais... c’était quelque chose d’autre, quelque chose de différent qui la mettait presque mal à l’aise.

Elle les dévisagea tour à tour, son attention particulièrement accrochée par leur regard pour le moins étrange. D’un vert étincelant, les yeux fendus d’une curieuse manière, ils intensifiaient le malaise de la jeune femme. Alors qu’elle fouillait dans sa mémoire, elle se souvint soudain avoir lu que cette forme particulière d’oeil était une caractéristique des Metaïs qui avaient été liés. La surprise et la curiosité vinrent remplacer sa gêne. Ainsi avait-elle face à elle deux membres de son peuple. Etait-elle dans le territoire de ses ancêtres ? Ses pas l'avaient-elle menée ici sans qu'elle s'en soit rendue compte ? Ou bien les deux Metaïs n’étaient-elles que de simples voyageuses, comme elle ? Mais où était donc leurs liés respectifs ?

Toutes ses questions suspendirent leur danse lorsqu’elle ne se trouva plus qu’à un pas d’elles. Il ne s’agissait plus de penser et de s’interroger, mais bel et bien d’agir. Sans plus réfléchir, et sans respecter son intention première de passer à côté d’elles l’air de rien, elle les fixa toutes deux d’un regard légèrement interrogateur et lâcha un simple bonjour d’une voix rendue légèrement rauque par sa trop longue inutilisation.

Spoiler:
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Alzane Évy

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyLun 15 Aoû - 19:15

"-Tu sais un bonjour ne suffit pas, à nous regarder ainsi, depuis l’autre bout de la route comme si ta vie en dépendait, dit Alzane sans se retourner et sans freiner ses pas, Deyvra sur ses talons. Il faudrait au moins que tu puisses dire pour quelles raisons nous te troublons à ce point."

Alzane avait pris l’habitude des routes et des voyages, au-delà de la lassitude qui la prenait parfois, de ne savoir si elle trouverait un jour ce pourquoi elle était partit, elle continuait parce que… parce que … elle ne savait plus! Peut-être, était-ce sa vie et que rien ne pouvait plus, aujourd’hui, la changer. Au cours de ses voyages, nombres d’étrangers l’avaient dévisagée, nombre d’entre eux encore l’avaient pointée du doigt, elle connaissait ces regards, la différence entre; la curiosité, le dégout, la peur, l’incompréhension, le respect et tous les autres. La jeune femme devant elle n’avait qu’à peine un peu de tout cela. Il y avait autre chose, sinon elle n’aurait probablement rien répondu qui puisse engager une conversation.

Et même, le bonjour en lui-même rendait l’altercation étrange. De par sa voix, ou peut-être l’intonation qu’elle avait utilisée qui manquait d’assurance. Une femme seule dans cette région isolé, elle aurait pu tout simplement être perdue, mais n’en avait pas l’air. L’odeur qui se dégageait d’elle était purement naturelle, Alzane doutait donc qu’elle n’arrive de quelques villes que ce soit. Et l’impression d’une dualité était perceptible, la jeune femme semblait craintive et aurait passé inaperçu, Alzane le savait a la vu de ses muscles tendus et son air faussement détaché.

On apprend rapidement à évaluer les races pensantes, quand dans la totale différence on y est confronté. Parmi les siens elle n’était qu’une anomalie, une erreur. Tous la tenait à distance, s’ils avaient comprit au moins que sa situation était plus étrange encore qu’il ne pouvait le penser. Les animaux obéissent à leurs instincts à leurs besoins primaires. Les Metaïs comprennent et composent avec cette nature qui les accompagnent, mais pour elle comment considérer Deyvra? Elle était une part d’elle-même, son lié bien sur, mais un lié avec une raison et une conscience beaucoup plus forte qu’un animal n’en aurait jamais. Elle obéissait, non pas à l’instinct, mais à la raison. Devait-il s’établir entre elles un lien de supériorité ou d’égale à égale? Alzane n’arrivait pas à voir Deyvra comme quelque chose qui lui appartenait ou un prolongement d’elle-même comme bien d’autres Metaïs le disait de leurs liés. La raison de cela était simple : même lié elles étaient différentes. Ensuite venait les autres races, les Metaï était pour la plupart isoler, et peu fréquenter. Peu de personne encore connaissait vraiment ce qu'ils pouvaient être, leur culture et ce à quoi ils ressemblaient. Donc en dehors de Deyvra, le monde lui était ostile, la peur de la différence étant la plus grande.

Alzane élevait Deyvra, comme une mère ou un sœur parce qu’elle était plus jeune et plus faible, mais en resterait-il toujours ainsi?

Deyvra jeta un regard interrogateur vers Alzane, elle savait certainement ce qu’elle ressentait, elle le savait toujours. Mais, il lui semblait étrange qu’Alzane porte ou laisse porter son attention sur une étrangère. À leurs yeux, tout ce qui était extérieur à « elles » n’avait aucune importance. C’était la règle d’or, une règle qu’elles n’avaient jamais dite ou écrite qui cependant avait toujours été là. La loi qui stipulait que tisser des liens avec l’extérieur était proscrit et dangereux, elle aurait pu au fils du temps s’attacher et finir par rester quelque part et oublier la quête qui les menait de par le monde ou alors se briser dans la douleur des départs. Et voilà que, pour une des rares fois Alzane enfreignait cette loi et Deyvra pataugeait dans une incompréhension qui lui déplaisait. Elle se renfrogna intérieurement ce que Alzane ne manqua pas de noter.

Qui aurait pu dire de l’extérieur, qui était la Métaï et qui des deux était le lié? Personne! Personne non plus ne pouvait savoir que Deyvra était humaine et pas Metaï. Non plus maintenant. Parfois, il était plus simple de dire que Deyvra et elle était sœur, seul les clans Metaï distinguaient le lien qui émanait d’elles, partout ailleurs ce mensonge les protégeait.

Alzane avait pris le parti de ne pas regarder derrière elle à savoir si l’étrangère les suivait, pour poursuivre la conversation. Elle continuait d’avancer ni plus rapidement, ni plus lentement qu’elle ne l’avait fait, mais si c’était ce qu’Alzane avait décidé de faire, Deyvra, elle plus curieuse se retourna pour observer l’inconnue. Elle distingua la fatigue et l’affreuse mine de la voyageuse se qui la réconforta, que ce soit la poussière sur son visage ou le reste, Deyvra se senti plus à l’aise de voir l’inconnue de cette façon que belle et arranger.


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Taliaë

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyMar 16 Aoû - 11:53

Spoiler:

L’étrange réponse de la jeune femme résonna sous la voûte des arbres, ricochant sur le sentier comme une fausse note jetée au milieu du silence harmonieux de la forêt. Quelque peu interloquée, Taliaë regarda passer les deux inconnues sans dire un mot. Après ces jours solitaires, la réponse tortueuse de la Metaï lui faisait l’effet d’un retour brutal à la société auquel elle était supposée appartenir. Un univers rempli de mots alignés les uns aux autres pour exprimer des idées qui lui semblaient soudain bien trop complexes pour être assimilées. Une lassitude pesante vint se déposer sur ses épaules et soudain, rien que le fait de parler ou de marcher lui sembla être au-dessus de ses forces.

Elle faillit ainsi poursuivre sa route sans même prendre la peine d'entamer une vraie conversation. C’était tellement plus simple, finalement... Elle s’apprêtait à se détourner lorsque la plus jeune des deux tourna vers elle un regard rempli de curiosité. Un léger sourire grimpa sur le visage de la jeune femme jusqu’à atteindre ses yeux où il alluma une étincelle amicale mais teintée de cette douce moquerie qui faisait parti d’elle. Leur échange ne dura qu’une fraction de secondes mais cet instant la décida à en apprendre plus... et à retrouver la parole.

« Il faudrait au moins que je sache pour quelles raisons vous me troublez à ce point, en fait. » répondit-elle avec un petit temps de retard, en reprenant la formulation de l’inconnue d’un ton légèrement ironique.

Un sourire dans la voix, elle ajouta avec une grande franchise :

« Il faut aussi dire que je n’ai pas souvent croisé des Metaïs voyageurs. Je dois admettre que ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule. Et il me semble que quelque chose n’est pas... habituel, chez vous. ça m’intrigue. »

Cette fois-ci, un petit rire lui échappa lorsqu’elle acheva :

« Je crois que pour toutes ces raisons, un simple bonjour suffisait amplement pour entrer en matière... à moins que vous préfériez que je vous agresse immédiatement de questions ? »

Elle n’avait pas bougé tout le temps qu’avait duré sa réponse, attendant de voir si la Metaï s’arrêterait ou non. Au malaise et à la fatigue succédait l’amusement qu’elle ressentait bien souvent lors d’une nouvelle rencontre. Elle retrouvait peu à peu ses habitudes. Elle adorait ce jeu mystérieux qui se construisait doucement à chaque rencontre, que la personne en face soit sympathique, antipathique ou indifférente. Les règles étaient à chaque fois différentes, à chaque fois... passionnantes. À la fin, les liens qui se tissaient entre les inconnus pouvaient être étonnamment forts ou totalement inexistants. Cela faisait parti du jeu. La possibilité de s’attacher à quelqu’un qu’on ne verrait plus jamais, ou encore celle de se faire un ennemi potentiel... C’était les aléas de la vie, qui lui servaient souvent à alimenter sa mélancolie. S’abandonner volontairement au chagrin, n’était-ce pas là l’un des comportements si paradoxales de l’être humain ? Accepter la souffrance morale, au point d’aller la chercher ? Peut-être. Mais en réalité, elle savait que la mélancolie était nécessaire à son équilibre. Après tout, c’était une autre forme de tristesse, une tristesse esthétique qui lui donnait l’impression d’être vraiment vivante.

Mais qu’importait tout cela ? Dans l’immédiat, la partie ne se jouait pas sur des liens affectifs mais sur la potentielle connaissance qu’elle pouvait acquérir des deux Metaïs. Après tout, elles appartenaient au même peuple. Et c’était la première fois qu’elle avait la possibilité de parler aux siens. Peut-être cela faisait-il parti du trouble qu’elle avait ressenti ? Oui, mais pas seulement. Il y avait autre chose. Une impression d’anormalité qui se lisait dans leur regard. Elles savaient qu’elles n’étaient pas comme les autres. Peut-être pensaient-elle que rien ne permettait de le soupçonner ? En fait, c’était probablement le cas pour quelqu’un qui ne serait pas Metaï. Mais Taliaë, aussi éloignée était-elle de son peuple, conservait des capacités de perceptions légèrement au-dessus de la moyenne.

Cependant, pour découvrir ce dont il s’agissait, cela demandait que les deux inconnues daignent s’arrêter, ou qu’elle accepte de les suivre pour parler. Mais elle avait sa fierté... Les yeux fixés sur leur deux silhouettes, elle attendait.
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Alzane Évy

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyMer 17 Aoû - 1:16

« Quelque chose d’inhabituelle »

Il ne servait à rien de nier qu’elles étaient différentes. Il ne servait à rien de nier non plus qu’elle ne resterait pas là où elles étaient. Même si l’étrangère décidait de les suivre, et que par le même fait elles étaient trois plutôt que deux, les bandits et autres crapules ne s’en soucierais pas pour leur tomber dessus. Bon!, sans aucun doute, ils ne savaient pas sur qui ils tomberaient, mais cela restait fâcheux.
-Tu ne sais ce qui te trouble? Alors tu ne sais pourquoi tu nous adresses la parole, prends garde certain aurait mis une lame sous ta gorge pour ce simple mot, répondit Alzane plus fort pour être entendu de loin mais sans aucune trace d’émotion dans sa voix.

L’exception était-elle celle qui devait la conforté dans la règle??? La mi-moquerie qu’elle entendit soudain dans la voix de la jeune femme lui déplut profondément. Avait-on le droit de s’inclure dans quelque chose qui n’était pas nôtre. Elle ne pouvait être Metaï à commencer par son physique : ses yeux trahissaient une autre appartenance. Elle aurait continué sans soufflé mot si sa fierté n’avait pas été touché par ce qui lui semblait être une humaine qui pensait, pour on ne sait quel raison, connaitre un peuple qui n’était pas le sien. Elle s’arrêta en proie a un méprit que lui imposait la prudence face à la curiosité extérieur et elle se retourna lentement

"- Les Metaïs ne voyagent pas, et c’est ce qu’il y a d’inhabituel, au-delà de ça si vraiment tu fais parti des leurs – ce dont je doute vraiment- tu es à toi seule extrêmement étrange. Alors laisse se qui est habituel ou non de côté chez les autres. "

Quand le rire fusa avec la dernière boutade de l’étrangère, Alzane savait déjà que la curiosité de la jeune femme avait une raison profonde laquelle par contre ça elle ne savait pas, elle avait croisé son regard. Elle n’en aimait pas plus les questions et annoncé de cette façon elle risquait encore bien moins d’y répondre !

Était-ce de la fierté? De la méfiance? Du méprit? De l’indifférence? Elle n’aura su dire mais tout cela l’agaçait, et pourtant elle n’avait pas reprit sa route et était, bien qu’à une distance respectable de l’étrangère, toujours à attendre pendant que Deyvra la tirait par la manche pour continuer leur route. Elle n’était pas l’être antipathique qu’elle essayait d’être depuis des années, c’est peut-être cela qui la retenait encore sur place. « On ne renie jamais sa nature profonde » lui avait dit le sage d’un clan qu’elle avait croisé dans sa recherche. Mais, au-delà de ce qu’il avait pu dire le sens profond de ses paroles ne prenait pas de sens réel encore dans sa tête. Peut-être était-ce plus profond et qu’elle n’avait pas le choix ?

Deyvra lui faisait signe du regard … ou plutôt elle roulait les yeux d’impatience pour qu’elles continuent au plus vite.

"- Tu sais tu a deux choix, soit tu continus par là et tu nous oublis, sois tu oublis une peu ta fierté et tu nous suis. Nous, nous continuons vers la ville qui selon moi est plus sûre pour passer la nuit et je ne dirai rien ici de toutes façon question. Les arbres on plus d’oreilles que les murs, surtout dans cet endroit. "

Elle s’était souvent posé la question si elle était réellement Metaï et en quelque sorte cela la réconfortait qu’on la reconnaisse comme tel, d’un autre côté cela n’effaçais pas ses doutes. Un Metaï par définition est un être humanoïde qui peut, par alliance avec un animal, prendre la forme de celui-ci. Mais, elle, elle ne pouvait être plus loin qu’elle ne l’était de la relation avec la faune que tout les autre partageait, son monde était profondément plus complexe, plus humain.

Elle respira l’air vivifié par cette nature qui l’avait vue grandir, qui l’avait forgée, qui lui avait tout prit, et qui la rejetait. Une autre grande pouffé d’air ses poumons acceptait pourtant sans ce rebellé l’air qu’elle leur donnait appréciant sa pureté. Ne pouvait-elle pas en faire autant pour ce qui était du reste?

Elle détourna enfin son regard de la jeune inconnue pour poursuivre son chemin ce dont Deyvra lui fut reconnaissante, apparemment puisqu’elle lâcha un soupire de soulagement dès leurs premiers pas. Il semblait que l’invitation qu’elle avait lancé n’avait jamais été prononcé puisque déjà elle avait tourné les talons pour continuer pourtant sans que rien ne puisse le laisser paraitre Alzane attendait la réponse muette de l’étrangère. Quel choix ferait-elle? Les suivrait-elle? Continuerait-elle sur sa lancé? Avec toute la connaissance qu’elle avait des êtres pensant, les choix restaient, pour sa compréhension toute spéciale de l’être humain, un mystère.
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Taliaë

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyJeu 18 Aoû - 17:34

Spoiler:

L’inconnue lui tournait toujours le dos mais sa voix s’éleva, impersonnelle, d’une froide neutralité en dépit de la menace qu’auraient pu receler ses paroles.

« Tu ne sais ce qui te trouble? Alors tu ne sais pourquoi tu nous adresses la parole, prends garde certain aurait mis une lame sous ta gorge pour ce simple mot. »

Taliaë esquissa un sourire amusé à cette réponse et rétorqua :

« Peut-être bien. Mais il suffit de bien moins que quelques mots pour se retrouver avec une lame sous la gorge, sur ces routes, alors pourquoi m’en inquiéter ? »

Après l’explication sommaire de la raison pour laquelle elle s’était adressée à elles, elle eut le plaisir de voir la Metaï se retourner. Bien. Elle avait réussi à attirer son attention. Son regard conservait cependant une froideur désapprobatrice face à laquelle la jeune femme ne broncha pas. Depuis longtemps, elle ne craignait plus le jugement des autres. Retrouver son humanité, à l’époque, l’avait confrontée à cette peur de l’opinion extérieur mais elle avait fini par apprendre qu’on ne pouvait pas être accepté de tous et que par conséquent, il suffisait de rester soi même et d’ignorer l’avis des étrangers. Cela lui avait quelque fois attiré des problèmes mais la liberté d’actes que cela lui offrait était trop précieuse pour qu’elle abandonne cette résolution.

« Les Metaïs ne voyagent pas, et c’est ce qu’il y a d’inhabituel, au-delà de ça si vraiment tu fais parti des leurs – ce dont je doute vraiment- tu es à toi seule extrêmement étrange. Alors laisse se qui est habituel ou non de côté chez les autres. »

Les Metaïs ne voyageaient pas... Oui, ça, elle l’avait remarqué. Mais par ces quelques paroles, la jeune femme venait de confirmer qu’en effet, elles n’étaient pas comme ceux de son peuple. Un bref instant, Taliaë s’interrogea sur les raisons qui pouvaient pousser quelqu’un à fuir ainsi ses origines, s’il s’agissait bien d’une fuite. Etait-il possible que les deux inconnues soient plus dangereuses qu’elle ne l’avait pensé de prime abord ? C’était possible. Cela ne l’effrayait pas outre mesure, on rencontre toujours une foule de dangers sur les routes et dans les villes. Elle y était habituée et savait se battre en cas de besoin... ou bien s’enfuir assez vite. Son instinct de survie demeurait extrêmement aiguisé, une autre caractéristique qu’elle avait conservé de son ancienne forme.

Quoiqu’il en soit, les derniers mots prononcés par la Metaï portaient à eux-seuls tout son agacement et Taliaë sut que si elle continuait à la provoquer ainsi, celle-ci finirait par l’ignorer et s’en aller... ou par l’attaquer. Mais le plaisir de manier cette douce moquerie était trop grand pour qu’elle s’arrête tout de suite. Elle reprit donc d’un ton joyeux :

« J’avoue que je ne suis pas vraiment sûre moi-même d’appartenir à votre peuple, mais c’est la seule explication plausible à... ce que je suis, disons, donc je m’y accroche. Et en effet, je pense que vous avez raison en m’accusant d’étrangeté, mais cela devrait-il m’empêcher de constater ce qui ne me semble pas normal chez les autres ? Au contraire, je trouve que c’est une très bonne occasion d’en discuter. Après tout, lorsque les gens les plus inhabituels sont nombreux, les notions de normalité ne s’inversent-elles pas ? »

Le regard planté dans celui de la jeune femme, elle rit à nouveau, d’un rire léger et de tonalité bien insouciante. Elle se perdait dans des explications tout à fait futiles mais lancée dans le jeu du langage, elle peinait à s’arrêter. De plus, ce qu’elle disait recelait un message bien précis : les autres étaient assez nombreux à potentiellement rejeter leurs différences pour qu’elles se rejettent entre elles.

« Tu sais tu as deux choix, soit tu continues par là et tu nous oublies, sois tu oublies un peu ta fierté et tu nous suis. Nous, nous continuons vers la ville qui selon moi est plus sûre pour passer la nuit et je ne dirai rien ici de toute façon. Les arbres ont plus d’oreilles que les murs, surtout dans cet endroit. »

Elle la regarda une dernière fois avant de se détourner pour reprendre sa route. Elle faisait preuve d’une indifférence que contredisaient ses dires. Taliaë se demanda un bref instant si au-delà de l’énervement qu’elle ressentait ne se dissimulait pas un peu de curiosité. Comment expliquer autrement cette invitation à les suivre ? Si elle souhaitait réellement se débarrasser d’elle, il lui aurait suffit de s’en aller en lui faisant comprendre de ne pas les accompagner.

L’autre bonne nouvelle était que la ville n’était pas loin. Pour elle qui cherchait un lieu civilisé, c’était une aubaine de ne pas avoir à marcher encore des jours et des jours... même si elle ignorait de quelle ville il s’agissait.

Enfin, il était hors de question de laisser partir cette occasion d’en apprendre plus sur les Metaïs, voir même d’enfin trouver une forme de repère. Car au-delà de l’apparente légèreté de son attitude se cachait une vraie curiosité et surtout, un véritable besoin de ne plus se sentir comme une... erreur. Elle n’aurait su dire en quoi le fait de parler de sa situation à des Metaïs lui semblait si important. Peut-être parce qu’elle avait longtemps hésité à les retrouver, mais que lui courage lui avait manqué... et que cette rencontre lui apparaissait comme l’occasion rêvée ? Même si jeune femme avait montré des doutes quant à ses origines, la panique qu’elle ressentait à l’idée de se confronter à ceux de son peuple brillait par son absence.

Quoiqu’il en soit, pour toutes ces raisons, il n’y avait pas le moindre doute dans son esprit quant à la décision à prendre. D’un pas léger, elle emboîta le pas aux deux étrangères, jusqu’à parvenir à leurs côtés, comme pour leur montrer qu’elle ne faisait pas que les suivre, que c’était un véritable choix.

« De quelle ville parliez-vous, au juste ? s’enquit-elle comme si elle ne faisait que poursuivre une simple conversation et admettant ainsi son ignorance. Je ne sais pas du tout où je suis, en fait. »

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Alzane Évy

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyVen 19 Aoû - 14:59

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Taliaë

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MessageSujet: Re: Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]    Rencontre improbable au milieu de nul part. [Alzane]  EmptyVen 19 Aoû - 16:35

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